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Entre la Belgique et le Luxembourg

Une étude pour améliorer le trafic ferroviaire frontalier

Selon le ministre de la Mobilité belge, il faudra toutefois patienter jusqu'en...2030 afin d'avoir de premières améliorations. Insuffisant pour la députée Mélissa Hanus.

Le chantier Bruxelles-Luxembourg permettra de relier les deux capitales européennes en un peu plus deux heures contre trois à l'heure actuelle.

Le chantier Bruxelles-Luxembourg permettra de relier les deux capitales européennes en un peu plus deux heures contre trois à l'heure actuelle. © PHOTO: Anouk Antony

Journaliste

Au début de l'année 2021, nous apprenions que le chantier de modernisation de l’axe ferroviaire Bruxelles-Luxembourg, entamé en 2007, risquait de s'éterniser jusqu'en 2030. Les travaux permettront de relier les deux capitales européennes en un peu plus de deux heures, contre trois à l'heure actuelle. Une heure de trajet en moins pour les nombreux navetteurs de cette ligne donc.

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Cela n'a pas empêché la SNCB et le ministère belge de la Mobilité de plancher ces dernières années sur une augmentation du trafic ferroviaire vers et depuis Luxembourg-ville. Un enjeu pour le moins important au regard des quelque 40.000 frontaliers belges qui se rendent quotidiennement au Luxembourg pour travailler. C'est ainsi que les navetteurs qui prennent le train vers le Luxembourg le matin ont actuellement droit à une offre augmentée. En effet, la fréquence est plus importante aux heures de pointe.

Toutefois, lors de la dernière Commission mobilité de la Chambre des députés, la députée belge Mélissa Hanus (PS), qui défend également avec vigueur le projet de train de nuit, a interpellé le ministre belge de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) et n'a pas pu s'empêcher de relever certaines incohérences. «Si la fréquence des trains en direction du Luxembourg est augmentée le matin, elle ne l'est pas en conséquence le soir. Le matin, c'est quatre trains par heure et le soir, deux trains par heure. Parallèlement, il y a des trains supplémentaires le matin qui démarrent de la gare d'Arlon pour rejoindre le Grand-Duché», a relevé la jeune députée originaire d'Etalle.

Une offre augmentée le matin mais pas le soir

Cette dernière n'a pas manqué de mettre le ministre face à ses promesses, tout en proposant des alternatives concrètes. «Il y a quelques mois, vous vous étiez engagé à augmenter l'offre ferroviaire dans le sud de la province. Ma préoccupation et celle des citoyens de la province de Luxembourg et des usagers du rail sur ces lignes, ce serait de pouvoir concrètement avancer le départ de cette offre augmentée matinale au départ de Libramont plutôt que d'Arlon, de telle sorte que les navetteurs qui prennent le train en gare de Libramont puissent, tout comme à Marbehan (Habay), bénéficier de ces trains supplémentaires aux heures de pointe», a-t-elle réclamé.

Parallèlement, Mélissa Hanus souhaiterait également adapter l'offre matinale à celle du soir pour avoir une forme de cohérence de l'offre ferroviaire sur ces lignes importantes.

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De son côté, Georges Gilkinet a rappelé qu'en décembre 2020, le cadencement des trains sur la ligne 42 entre Liège et Luxembourg a été doublé afin de disposer d'un train toutes les heures et non plus toutes les deux heures. «Ce n'est qu'un exemple», a-t-il précisé. «À côté de la modernisation de l'infrastructure ferroviaire en cours sur l'axe Bruxelles-Luxembourg-ville, je souhaite également améliorer la desserte transfrontalière vers Luxembourg-ville qui est le pôle d'attraction naturel de la province de Luxembourg et qui connaît, chaque matin, des embouteillages pratiquement aussi importants que ceux qui existent pour aller vers Bruxelles. C'est pourquoi j'ai demandé que la SNCB et les CFL, les chemins de fer luxembourgeois, puissent étudier ensemble la meilleure manière d'améliorer encore cette desserte ferroviaire entre la province et le Grand-Duché de Luxembourg».

Une étude sur les trois axes

Concrètement, la SNCB et les CFL vont lancer conjointement une étude de potentiel «vovageurs transfrontaliers» sur les trois axes ferroviaires reliant les deux pays avec un focus sur l'évolution de la desserte de la ville de Luxembourg. «L'étude devra évaluer le potentiel de voyageurs des trois lignes transfrontalières à l'horizon 2030, tout en recherchant des améliorations à court terme au niveau de la desserte de Luxembourg-ville qui pourrait être mise en œuvre lors du prochain plan de transport 2023-2026».

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Pour le ministre, ces propositions devront évidemment tenir compte non seulement du potentiel de voyageurs mais aussi de la disponibilité du matériel roulant, de la compatibilité de celui-ci avec les deux réseaux et des capacités de l'infrastructure ferroviaire. «J'espère, en tout cas, que cette étude aidera à prendre les bonnes décisions afin d'activer le potentiel de voyageurs ferroviaires en province de Luxembourg, ce qui répondrait à notre objectif d'augmenter la part modale pour le train».

La députée reste sur sa faim

Une réponse qui n'a pas pour autant convaincu Mélissa Hanus qui regrette qu'il faille attendre les résultats de cette étude pour mettre en place des mesures concrètes. «Je maintiens que l'adaptation de l'offre ferroviaire du matin à celle du soir et le fait de faire démarrer les trains depuis Libramont semblent être des options à privilégier. C'est en tout cas celles que je soutiens et j'espère qu'elles seront intégrées dans le cadre du développement de la vision autour de l'axe important de Luxembourg-ville.»

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