Vers un troisième sexe à l'état civil
Depuis 2018, 105 personnes ont demandé à changer de prénom et de genre sur les registres de l'Etat. Une démarche très encadrée, appelée à évoluer avec l'introduction d'une troisième catégorie, indique la ministre de la Justice.
L'option sera disponible «pour toute personne née intersexuée ainsi que toute personne qui ne s'identifie pas dans le système binaire de genre» © PHOTO: Photo archives: Lucien WOLFF
Parmi les 306 résidents ayant demandé à changer de nom à l'état civil entre janvier et juin 2021, au moins 21 d'entre eux l'ont fait dans le cadre d'un changement de genre. Ainsi depuis 2018, 105 personnes transgenres ont entamé une procédure pour faire rectifier la mention «masculin» ou «féminin» attribuée à leur naissance.
Un processus très encadré qui n'est possible que «sous certaines conditions» précise la ministre de la Justice, Sam Tanson (Déi Gréng). Les personnes qui se lancent dans ces démarches doivent en effet prouver qu'elles «se présentent déjà en public avec le sexe auquel elles s'identifient et que c'est un fait bien connu de leur entourage», précise une réponse parlementaire de la ministre publiée mercredi.
Les individus en question doivent par exemple présenter des témoignages de leurs amis et parents, des photographies attestant de leur identité de genre, ou encore montrer des mails où figure le nouveau prénom qu'elles ont choisi.
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Si à ce stade les documents de l'état civil ne comprennent que les cases «féminin» ou «masculin», une troisième pourrait y apparaître prochainement. L'accord de coalition prévoit en effet que d'ici 2023 «la possibilité d'inscrire une troisième option dans le registre de l'état civil sera examinée», a rappelé Sam Tanson dans une autre réponse parlementaire, assurant que «les réflexions préliminaires sont finalisées».
L'option sera disponible «pour toute personne née intersexuée ainsi que toute personne qui ne s'identifie pas dans le système binaire de sexe». Un pas de plus dans la lutte pour la reconnaissance des droits LGBTQI+ au Luxembourg.
A noter également qu'un projet de loi interdisant les opérations d’assignation de sexe, sauf en cas d'urgence vitale est également à l'étude. Il pourrait être soumis au Conseil de gouvernement «d'ici à la fin de l'année», a indiqué la ministre de la Justice.