Xavier Bettel, défenseur des fonctionnaires européens
À l'occasion de la première visite de la nouvelle présidente de la Commission européenne, le Premier ministre n'a pas hésité, lundi, à s'opposer à l'idée de réduire la voilure dans la fonction publique. Une idée pourtant accueillie positivement au sein de la plupart des autres pays membres.
Face à Ursula von der Leyen, Xavier Bettel a pourfendu les coupes budgétaires dans la fonction publique européenne. © PHOTO: Chris Karaba
La première visite au Luxembourg d'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, aura été l'occasion pour Xavier Bettel (DP) de faire passer plusieurs messages. Si le Premier ministre a réaffirmé son statut d'«allié fidèle» de la Commission dans sa lutte contre le réchauffement climatique ou la concrétisation du Brexit, il entend se différencier sur une question passée inaperçue ces derniers mois. Celle d'une éventuelle taille dans le budget global alloué à la fonction publique européenne.
Évoquée par la présidence finlandaise du Conseil européen dans le cadre du budget de l'UE pour la période 2021-2027, l'idée se concrétiserait par une baisse «de deux milliards d'euros» dans le budget de fonctionnement, selon les chiffres avancés par le Premier ministre luxembourgeois. Un chef de gouvernement qui assure être «l'un des rares» à s'opposer à cette mesure présentée comme «inacceptable». En clair, Xavier Bettel estime qu'une baisse du nombre de fonctionnaires européens ne serait «tout simplement pas compatible avec les ambitions européennes qui sont de plus en plus hautes».
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Une référence indirecte aux priorités pour les cinq prochaines années d'Ursula von der Leyen qui assurait, en décembre dernier, vouloir mettre en oeuvre «des mesures audacieuses» pour réduire les émissions de CO2 ou donner à l'UE un poids diplomatique et politique capable de peser face aux États-Unis et à la Chine. Pour le Premier ministre luxembourgeois, réduire le nombre de fonctionnaires européens serait donc contre-productif pour les 27. Mais cette proposition impacterait également directement le Grand-Duché, capitale européenne aux quelque 12.600 fonctionnaires de l'UE.
Répartis entre Commission, Parlement ou bien encore Cour de justice, ces derniers ne cachent d'ailleurs plus leur blues en raison de différences de pouvoir d'achat par rapport à Bruxelles. La faute, selon leurs représentants, au prix des loyers et des produits de la vie courante en vigueur au Grand-Duché. Pour y remédier, Jean Asselborn avait proposé, fin 2019, la mise en place d'un coefficient correcteur. Une option envisagée par la Commission, mais pas avant 2022. Face à la prise de position officielle du Grand-Duché sur le sort des fonctionnaires, Ursula von der Leyen a assuré «avoir besoin de l'expertise des quelque 32.000 fonctionnaires qui travaillent pour la Commission», sans toutefois prendre d'engagement sur le budget.
Pour mémoire, cette dernière se trouve au Luxembourg également dans le cadre de l'assermentation officielle de la nouvelle Commission européenne devant la Cour de justice de l’Union européenne, comme l'exigent les traités européens.