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Ben Gastauer zappera les Ardennaises mais retrouvera le Giro

Après une année 2018 en dents de scie, le Luxembourgeois a fait du Tour d'Italie son objectif de la première partie de l'année 2019.

Ben Gastauer a les yeux rivés sur le Tour d'Italie qui s'élancera le 11 mai 2019 depuis Bologne.

Ben Gastauer a les yeux rivés sur le Tour d'Italie qui s'élancera le 11 mai 2019 depuis Bologne. © PHOTO: Serge Waldbillig

Eddy Renauld

Dans l'attente de la naissance de son fils Sydney, qui est finalement né le 7 décembre, Ben Gastauer avait été exempté du premier rassemblement de l'équipe qui s'était tenu du 26 au 30 novembre à Vaujany en Oisans. Mais le Schifflangeois n'a pas pu échapper au second rendez-vous programmé jusqu'au 21 décembre du côté de Gandia, en Espagne.

«C'est vrai que j'aurais aimé rester plus longtemps auprès de lui et de la famille mais il faut bien reprendre le chemin du travail. J'étais déjà heureux de pouvoir assister à sa naissance», précise le Luxembourgeois d'Ag2r-La Mondiale qui a pris quelques minutes de son précieux temps pour évoquer son actualité. «Les journées de ce stage de décembre sont bien remplies. Par exemple dimanche, on a eu droit à une journée de six heures de vélo et après le traditionnel massage, on a encore eu droit à une séance de photos et un meeting. On ne voit pas le temps passer.»

Matériel

Durant la trêve hivernale, l'équipe française a annoncé avoir opté pour la marque Eddy Merckx jusqu'en 2020. «On a pu effectuer les premiers kilomètres avec le nouveau matériel, on est toujours heureux de découvrir nos nouvelles machines et de faire nos premiers kilomètres avec. C'est tout de même un grand changement car durant les deux dernières années, on roulait avec d'autres vélos (Factor). Il faut donc modifier nos habitudes, on essaye de retrouver la même position et s'habituer au plus vite possible aux petites différences. En ce qui me concerne, c'est assez rapide, je suis très satisfait de ce nouveau matériel. Par contre pour d'autres équipiers, cela peut prendre un peu plus de temps. La position se joue parfois à quelques millimètres. Pour eux, c'est un peu plus galère.»

Le même maillot depuis 2009

Ben Gastauer a rejoint la formation de Vincent Lavenu en tant que stagiaire en août 2009 avant de signer son premier contrat professionnel quelques semaines plus tard. «Je suis un des plus anciens de l'équipe. Seul Hubert Dupont est ici depuis plus longtemps que moi. Samuel Dumoulin est arrivé en 2004 mais il a porté les couleurs d'une autre formation (5 ans chez Cofidis de 2008 à 2012). Stijn Vandenbergh est arrivé en 2008 mais il n'est resté qu'une saison avant de revenir en 2017», se remémore le Schifflangeois qui va attaquer en janvier sa 11e saison avec les ciel et terre.

«J'ai trouvé un encadrement qui me convenait, j'ai pu progresser comme coureur et j'ai également constaté que l'équipe a toujours franchi un cap au fil des années que ce soit en matière de recrutement, sponsoring ou de résultat. Si un jour, je sens que cela ne progresse plus, je n'aurai aucune raison de rester mais ce n'est pas du tout le cas. Les responsables font toujours le maximum pour trouver des solutions. C'est important.»

Gastauer est même assuré de poursuivre l'aventure avec la formation savoyarde jusqu'en 2020. «C'est un confort pour un coureur de 31 ans. C'est même rassurant. C'est aussi une preuve que l'équipe me fait confiance. Je suis heureux d'avoir prolongé car à l'heure actuelle, le marché est très compliqué. Je ne peux pas me plaindre d'avoir signé un contrat sur une longue durée.»

Saison 2018

Au cours des douze derniers mois, Gastauer s'est principalement aligné sur des épreuves WorldTour mais après avoir connu une année 2017 intéressante qui l'avait vu doubler Giro-Tour, il espérait mieux. «Je restais sur une bonne année en 2017 et j'espérais poursuivre dans cette direction. Cela ne s'est pas produit comme je l'espérais. C'était un peu compliqué tout au long de la saison. Ce n'était pas catastrophique mais ce n'était pas exceptionnel non plus. En fin de saison, j'ai signé une bonne Vuelta. La saison dernière, je ne me posais pas de question, ce n'était pas le cas en 2018. Je n'ai pas pu donner le meilleur de moi-même car il y avait toujours quelque chose sur ma route comme par exemple ma chute en Pologne avant le Tour d'Espagne. J'étais aussi diminué physiquement sur les Ardennaises. Je me suis préparé pour le Tour mais au final, je n'ai pas été sélectionné même si je m'y attendais un peu.» Le Luxembourgeois a tourné la page et aborde cette nouvelle année avec un moral au beau fixe.

Ses attentes en 2019

«J'ai envie d'augmenter mon niveau. L'an dernier, j'ai pratiquement fait tout un programme en WorldTour et j'ai énormément travaillé pour mes leaders. Cette année, je vais lancer ma saison sur des épreuves dans le Sud de la France, je suis heureux d'y retourner. Ce sont toujours des courses très disputées et très ouvertes.» Après l'Etoile de Bessèges ( 7 au 10 février) et le Tour La Provence (14-17 février), ce sera du classique avec Tirreno-Adriaticco (13-19 mars) et le Tour de Catalogne (25-31 mars) qu'il va disputer pour la huitième fois.

«C'est la course que j'ai faite le plus souvent. C'est une épreuve à étapes que j'aime avec un parcours qui me convient également. Il y a quelques étapes difficiles avec la montagne mais c'est un programme varié, je me suis aussi retrouvé en échappé sur ses routes, j'ai de bons souvenirs de la Catalogne. C'est un plaisir d'y retourner.»

Le Tour d'Italie

Après avoir émis le souhait de débuter 2019 dans le Sud de la France, «cela me permet d'éviter les longs voyages à cette période de l'année (en 2018 et en 2017, il a débuté sa saison en Australie)», Gastauer disputera cette année le Tour d'Italie. «C'était une de mes demandes, avoir un programme fixe et me concentrer pleinement sur cette échéance. C'est pourquoi, j'ai opté pour le Giro», une épreuve qu'il disputera pour la cinquième fois avec pour meilleur résultat une 29e place en 2017.

En guise d'ultime galop d'entraînement, le papa de Sydney et Siena s'alignera au Tour des Alpes (22-26 avril). Quant à sa présence ou non au départ du Tour de France, aucune décision n'a été prise. «L'idée n'est pas abandonnée mais on fera le point après le Tour d'Italie. Tout va dépendre de la première partie de la saison. C'est encore loin.»

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