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Canach, le bolide que personne n'a vu débouler

Sous perfusion à la mi-saison, Canach a fini la compétition en boulet de canon pour se présenter dans la peau du parfait outsider qui n'a rien à perdre dans le match de barrage qui l'opposera au Fola.

Valentin Roulez a déjà connu deux barrages, dont un sous le maillot de Mondercange (notre photo). Mais à chaque fois, c'était pour ne pas descendre. Avec Canach, c'est la donne inverse.

Valentin Roulez a déjà connu deux barrages, dont un sous le maillot de Mondercange (notre photo). Mais à chaque fois, c'était pour ne pas descendre. Avec Canach, c'est la donne inverse. © PHOTO: Archives LW/Fabrizio Munisso

Journaliste indépendant

Le Fola et Canach vont lancer la campagne des barrages ce jeudi à 19h30 au Stade Hammerel à Luxembourg. Une série de matchs très prisés par le public qui s'agglutine le long des mains courantes du pays. Käerjéng et Bettembourg enchaîneront deux jours plus tard à Niederkorn (19h).

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La surprise de ce dernier carré, c'est la Jeunesse Canach. Auteur d'une première partie de saison poussive qui l'a vu se débattre dans le bas de classement pour ne pas être mêlé à la lutte pour le maintien, le club de Promotion d'Honneur s'est offert une fin de saison complètement folle avec un bilan de 15 points sur 18 qui lui permet de coiffer au poteau Rodange. La Jeunesse s'était donné une première raison d'espérer en battant l'un de ses concurrents directs lors de l'avant-dernière journée avant d'atomiser Mersch dimanche. Et comme Weiler a fait le travail contre Rodange, le dernier siège de barragiste a changé de propriétaire.

Maintenant qu'on y est, on va jouer le coup à fond.
Valentin Roulez
Gardien de but de la Jeunesse Canach

«On peut dire qu'on est l'invité surprise puisque nous n'avons jamais figuré dans le Top 4 sauf peut-être en début de championnat. Maintenant qu'on y est, on va jouer le coup à fond», explique Valentin Roulez. Le gardien de la Jeunesse pointe le match à Schieren comme possible déclencheur de cette remontada. Mené, Canach a retourné la table ce jour-là avant d'entamer une série de matchs qui l'ont rapproché du banquet final.

«Quand on a entendu que ça basculait dans le camp de Weiler, notre moral était au beau fixe.» Mersch, déjà promu en BGL Ligue et tourné vers la finale de la Coupe de Luxembourg de vendredi contre Differdange, a procédé à une large rotation. Canach s'est engouffré dans la brèche et le buteur Fine Bop s'est offert un festin de loup avec sept réalisations. «C'est vrai qu'il fait beaucoup de bien à l'équipe mais encore faut-il l'alimenter», poursuit le portier. «Mais la pression qu'il est capable d'exercer et ses replis défensifs font beaucoup de bien.»

Un barrage différent pour Valentin Roulez

L'intrus, entraîné par un Franck Rinaldo que l'on annonce à Käerjéng, veut désormais jouer les poils à gratter jusqu'au bout. «Ce qui se dit à l’extérieur ne m’intéresse pas. Le staff et les joueurs ont envie de cette promotion. Je sais qu’on a le niveau pour jouer un cran plus haut. Cette équipe est bien équilibrée et les nouveaux se sont bien adaptés. On va faire le maximum pour aller au bout», ponctue Valentin Roulez, qui a déjà joué deux barrages pour ne pas descendre et qui les a gagnés tous les deux. Un avec Mondercange, l’autre avec Hostert.

Ici, il s'agira de monter. Ce qui est différent car face à vous se présente un club rompu au rythme de la BGL Ligue. Mais peut-être un rien déçu de devoir passer par ce stress du match d'appui. Le Fola en a cependant vu d'autres depuis le début de la saison.

Le Fola à l'épreuve du feu

Rapidement mis sous respiration artificielle, il s'est réveillé après l'hiver sans réussir toutefois l'opération «survie» à laquelle plus personne ne croyait à la trêve. Le club doyen avait consommé deux entraîneurs, a vu un nouveau président passer en coup de vent alors qu'une demi-douzaine de joueurs ont déserté les lieux. Les signaux étaient loin d'être au vert pour envisager a minima jouer un barrage en fin de saison. Il faut désormais passer par cette épreuve du feu pour enchaîner une 15e saison parmi l'élite.

Deux jours plus tard, une autre équipe miraculée, Käerjéng, tentera de renouveler son bail parmi l'élite après une saison bien compliquée. Avec un six sur six pour boucler le championnat, le club de Bascharage s'est offert un sursis de 90, voire 120 minutes face à une équipe de Bettembourg insondable. Olivier Baudry, qui a confirmé sa présence à la tête du Sporting la saison prochaine, n'a pas eu la régularité espérée de son groupe pour finir l'exercice. Il lui faut forcer le destin sur un match sec qui autorise tous les scénarios. Bettembourg n’a plus connu l’élite depuis 50 ans. Il y a des dates anniversaires qui tombent à pic pour qu’on se les remémore. 

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