Cinq journées, cinq questions: faites vos jeux!
Il reste cinq journées à disputer en BGL Ligue et le suspense persiste à tous les étages. Les quatorze équipes sont encore concernées par un enjeu. Titre, quatrième place et maintien vont rythmer cette fin de saison. Décryptage.
Balle au centre, à vous de jouer! Quelle fin de saison haletante en perspective. © PHOTO: Ben Majerus
Il reste cinq journées à disputer en BGL Ligue et le suspense persiste à tous les étages. Les quatorze équipes sont encore concernées par un enjeu. Titre, quatrième place et maintien vont rythmer cette fin de saison. Décryptage.
Par Christophe Nadin
Titre: avantage Differdange?
Deux points d'avance, c'est l'écart qui sépare le Differdange de Mounir Hamzaoui du Dudelange de Sanel Ibrahimovic. Chaud devant! © PHOTO: Fernand Konnen
Avec deux points d'avance mais une différence de buts inférieure à celle de Dudelange (-11), Differdange a pris son destin en main au soir de la 21e journée. Pour le garder jusqu'à la fin? Neuf des dix derniers champions ont viré en tête à cinq longueurs de la fin. Seul le F91 a grillé le Fola en 2014 alors que le club doyen était maître de son sort quand il restait quinze points à distribuer.
Les regards se portent en premier lieu sur le calendrier des deux équipes. Sensiblement de difficulté similaire avec deux adversaires communs (Rumelange et le Fola) et deux déplacements périlleux à négocier (à Mondorf pour Differdange et à Strassen pour Dudelange). Le leader actuel s'est «débarrassé» de la Coupe de Luxembourg. Il puisera dans cette élimination une plus grande fraîcheur qui ne sera pas du luxe pour un groupe moins étoffé que celui de son dauphin.
La pression est l'un des autres paramètres à prendre en compte même s'il faut relativiser le fait de mener une bataille plutôt que d'être en seconde ligne dans une compétition aussi peu homogène.
Il faudra peut-être davantage tenir compte des alliés de circonstance et du moment précis où ces duels particuliers auront lieu. Les regards se tournent bien sûr vers le Fola.
Fola: simple arbitre ou troisième larron?
Avec six points de retard sur Differdange, le Fola semble un peu loin pour prétendre coiffer tout le monde au poteau. Le club doyen devra non seulement battre Differdange et Dudelange, mais aussi compter sur un faux pas supplémentaire de l'une des deux équipes qui le précèdent. Peu probable. On imagine pourtant bien le club doyen mettre son grain de sel dans le duel au sommet.
Plus fragile que la saison dernière, le cercle eschois reste capable de battre n'importe quelle équipe. A ceci près que les événements de ces dernières semaines ne plaident pas en sa faveur. Hadji ne jouera plus en raison d'une clavicule en compote et Bensi soignera son genou encore deux ou trois semaines. Il ne devrait donc pas jouer contre Differdange (30 avril). Le doute plane aussi sur la présence de Camerling, touché aux côtes. Cela fait beaucoup pour Strasser obligé d'innover dès dimanche contre le Racing. La demi-finale de coupe contre le club de la capitale trois jours plus tard accaparera les esprits d'un club qui guigne ce trophée depuis 62 ans. Suffisant pour avoir l'esprit ailleurs en championnat?
Quatrième place: qui sera le plus régulier?
Pour Mickael Garos et le Progrès, c'est la quatrième place ou rien du tout. © PHOTO: Ben Majerus
Le Progrès, Mondorf, le Titus Pétange, Strassen et la Jeunesse restent en course pour une quatrième place qui pourrait donner accès à un billet européen. Les cinq clubs ont d'ailleurs plutôt bien accueilli le tirage au sort des demi-finales de la coupe qui épargnent relativement le Fola et Dudelange, les deux clubs susceptibles de délivrer indirectement un ticket continental s'ils s'affrontent en finale.
Reste ensuite à finir quatrième, ce qui n'est pas une mince affaire au regard du parcours cyclothymique de tous ces clubs. Avec ses moyens et ses ambitions, c'est devenu un must pour le Progrès. Mais le club de Niederkorn n'a enchaîné deux victoires qu'à une seule reprise depuis le début de saison, ce qui en dit long sur son instabilité.
Strassen encaisse beaucoup et Mondorf connaît des trous d'air impressionnants. Le Titus Pétange est peut-être l'équipe la mieux armée pour décrocher la timbale. Les face-à-face avec ses quatre adversaires directs d'ici la fin de saison serviront de baromètre fiable. Quant à la Jeunesse, la loi des séries ne plaide pas en sa faveur. L'étroitesse du groupe et un calendrier pas piqué des hannetons rendent improbables la quête de ce fameux sésame.
Maintien: une question de forme?
Danel Sinani et le Racing vont devoir ouvrir les yeux. Le maintien n'est pas encore dans la poche. © PHOTO: Ben Majerus
Six clubs sont encore concernés par le maintien. Onze devrait-on écrire si l'on sort la calculatrice, mais placer le curseur juste au-dessus du Racing nous semble le plus raisonnable. Cinq points séparent actuellement le club de la capitale, neuvième avec 21 unités de la lanterne rouge Käerjéng. Le promu bascharageois ne parvient pas à sortir la tête de l'eau après un début d'année encourageant (sept points sur neuf). Les cinq défaites qui ont suivi ne condamnent pas encore l'UNK, mais un revers dimanche au Cents hypothéquerait ses chances de renouveler son bail.
Le RM Hamm Benfica et Rosport, qui devancent le promu de trois points connaissent des courbes de forme opposées, mais les deux clubs ont un point commun: une qualité de football qui pourrait leur éviter de basculer. A l'image d'une bête blessée, Canach ressort ses attributs guerriers pour s'en sortir. Parfois un peu trop comme à Mondorf.
La Jeunesse aura bien besoin de toutes ses forces vives pour mener à bien son opération survie. Rumelange représente l'énigme de ce sextet. Le onze de base tient la route, mais la recette pour inscrire un but est enfouie dans un grimoire introuvable. Reste le cas du Racing, encore en lice sur deux tableaux. Chasser deux lièvres à la fois peut être dangereux. Mais que le club de la capitale ne sauve pas sa peau parmi l'élite serait tout aussi incompréhensible que l'absence de ticket européen pour le Progrès.
Buteurs: Hadji, une avance suffisante?
Hadji au tapis, Er Rafik, Laurent ou Turpel auront-il assez de ressorts pour déloger le buteur eschois qui possède quatre pions d'avance à cinq longueurs de la fin? Ils vous diront que l'avenir de leur club est bien plus important qu'une distinction personnelle, mais on sait à quel point l'orgueil d'un buteur peut être piqué au vif.
Les fins de saison donnent parfois lieu à des festivals offensifs. On se souviendra des deux quadruplés de Ndiaye l'an dernier à la Jeunesse. Laurent (Progrès) s'en est inspiré face à Strassen pour recoller au peloton de tête. C'est dire si la menace peut encore venir de loin.