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F91: Bryan Mélisse réenclenche la marche avant

C'est à marche forcée que le F91 va aborder les prochaines semaines. Bryan Mélisse, un des hommes de base du système Toppmöller, se confie sur l'importance des prochaines échéances dudelangeoises.

Bryan Mélisse, ici devant Artur Abreu, n'a manqué qu'un match de championnat, celui contre le Fola.

Bryan Mélisse, ici devant Artur Abreu, n'a manqué qu'un match de championnat, celui contre le Fola. © PHOTO: Vincent Lescaut

Didier Hiegel

Il a fait le buzz tout l'été. Son nom est désormais connu au-delà des frontières et pas seulement en raison de probantes prestations sportives sur la scène européenne avec le F91 Dudelange. Sur la toile, certains ont d'ailleurs élu son geste aux dépens de Mate Patkai, lors de la fin de match contre Videoton, comme le pire tacle de l'histoire. Un rien abusé lorsque l'on sait que l’international hongrois s'en est surtout tiré avec quelques marques de crampons et une grosse frayeur.

Bryan Mélisse en plaisante aujourd'hui. Le latéral gauche dudelangeois a parfois eu quelques coups de sang au cours de sa carrière, mais il n'a certainement pas la réputation d'un tueur aux abattoirs. Après son énorme maladresse, le joueur passé par l'INF Clairefontaine en a été quitte pour suivre ses partenaires depuis la tribune trois matches durant, avant de refaire surface pour onze minutes de temps de jeu face au Legia Varsovie, dans un match retour très tendu (2-2), le 16 août.

Il aurait presque oublié cet épisode hongrois. Mais certains font en sorte de régulièrement lui remémorer. «Pour m'embêter dans le vestiaire, il y en a même qui passent la chanson de Kung Fu Panda», sourit celui que des supporters ont bien entendu surnommé «Karaté Kid». Aujourd'hui, c'est sa régularité dans la performance qui fait parler. Il a tout joué en championnat sauf le match contre Mondorf (1-4, 4e journée) et a participé à tous les matches de la Ligue Europa depuis la mi-août. C'est dire que la trêve internationale est arrivée à point pour recharger les batteries. «Ça nous a fait du bien de couper un peu avec le gros mois que nous avons connu. Sur le plan mental, le fait de ne pas être focalisé sur un match a été important pour se ressourcer. Nous avons eu deux jours de libre, lundi et mardi, deux entraînements le mercredi, un le jeudi, une séance matinale et le match contre le FC Metz (1-4) le vendredi.»

Libre aussi le week-end dernier, il a profité de ses enfants et a fait un crochet par la région parisienne pour rendre visite à ses parents. Il se félicite aussi de la bonne entente avec son associé, l'ancien de Kayl-Tétange et du F91 Ibrahim Touré, qui le libère de certaines heures de travail pour qu'il puisse se concentrer presque exclusivement au football, à l'image de ses partenaires qui ont fait le choix des congés sans solde jusqu'en décembre. «C'est tout bénéfice. Cela nous permet de nous entraîner le matin et c'est désormais rare d'avoir une séance à 18h. Nous sentons tous la différence de ne pas travailler, d'être délestés d'une fatigue forcément inhérente à une activité professionnelle. Autre avantage, on peut vraiment prendre le temps pour des soins après les entraînements.»

Cinq matches en quinze jours

Tout est fait en sorte pour placer les Dudelangeois dans les meilleures conditions avant d'aborder une période charnière de leur saison avec pas moins de cinq matches en quinze jours: Niederkorn, samedi, la Jeunesse, le 31 octobre ,et Rumelange, le 4 novembre, en championnat, l'Olympiakos en Ligue Europa, le 25 octobre, et un déplacement à Sandweiler, le 28 octobre, pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe de Luxembourg. «C'est une bonne chose!», se réjouit le Parisien de naissance. «Tout footballeur préfère cette accumulation de rencontres à une phase classique avec beaucoup d'entraînements. Nous possédons aussi un gros effectif et le coach peut se permettre de faire tourner quand il voit que certains joueurs sont dans le rouge ou même un peu fatigués. C'est une phase plaisante et nous pouvons l'assurer.»

Dino Toppmöller a bien fait passer son message à son groupe. Tous répètent en cœur que «la priorité reste le championnat». «Il ne faut rien négliger», insiste l'ancien de la Jeunesse. «Nous avons commis des faux pas contre Differdange (0-2, 2e journée) et Mondorf (1-4, 4e journée), à nous de ne pas les reproduire lors deux prochains matches qui seront très importants». Mais la Coupe d'Europe demeure toujours dans le coin des têtes. Mélisse l'avoue aussi: «Nous avons vraiment envie de faire quelque chose contre l'Olympiakos, nous avons l'impression que c'est l'équipe la plus à notre portée. Nous aimerions tellement réaliser un résultat positif, ne pas finir cette phase de poule avec un zéro pointé.»

Mais avant de se mesurer à la nouvelle formation de Yaya Touré, il faudra dompter les velléités d'une formation de Niederkorn qui repart sur de nouvelles bases avec le duo Serredszum-Wolf. Pour le n°27 du F91, la recette est basique mais efficace: «Y mettre de l'envie, et jouer notre jeu comme le coach nous l'a appris. Jouer notre jeu, être patients. Pour l'instant cela nous a bien réussi alors pourquoi changer?»

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