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Le débrief de Mondorf - Hostert

«Longs ballons, jeu haché, erreurs techniques et petit rythme»

Après un début de saison plus délicat, l'US Mondorf avait l'occasion de lancer la machine face à l'étonnant promu hostertois, tombeur du F91 puis du Racing. Les deux équipes ont souvent livré d'intenses confrontations par le passé. Samedi, la montagne a accouché d'une toute petite souris.

Journaliste indépendant

Après un début de saison plus délicat, l'US Mondorf avait l'occasion de lancer la machine face à l'étonnant promu hostertois, tombeur du F91 puis du Racing. Les deux équipes ont souvent livré d'intenses confrontations par le passé. Samedi, la montagne a accouché d'une toute petite souris.

Par Thomas Fullenwarth

Pourquoi Mondorf ne s'est-il pas donné les moyens de remporter ce match?

Avec peut-être un peu de prudence, au vu des performances de son adversaire, Arno Bonvini alignait un 4-2-3-1 avec deux milieux plus défensifs, May et O. Marques. Crnomut, placé en meneur de jeu, évoluait plus haut, se rapprochant de son attaquant de pointe, Cabral.

Ezequiel Cabral pris dans la tenaille hostertoise.Pour l'instant, Guillaume Mura laisse faire.

Ezequiel Cabral pris dans la tenaille hostertoise.Pour l'instant, Guillaume Mura laisse faire. © PHOTO: Michel Dell'Aiera

Pendant la première demi-heure, les Mondorfois n'ont pris aucun risque dans la construction de jeu. A la relance, dans leurs 30 mètres, May redescendait se placer entre ses deux défenseurs centraux, Benhemine et Eren. Les défenseurs latéraux, Monteiro et Nabli, se plaçaient dix mètres devant cette ligne.

Face à un bloc hostertois bien en place pendant les 35 premières minutes, Mondorf n'a pratiquement jamais réussi à amener le ballon devant le but par une attaque placée. Et ce, pour plusieurs raisons :

  • La préparation de la phase de jeu offensive (ce qui signifie faire tourner le ballon entre les défenseurs avant d’enclencher une passe vers l’avant) était beaucoup trop lente. On a pu assister à des échanges de passes peu appuyées et surtout latérales entre les défenseurs sur des périodes de 30 à 45 secondes. Impossible, dès lors de bouger le bloc hostertois qui n'avait qu'à se déplacer tranquillement du côté du ballon.

  • Lorsque les milieux mondorfois proposaient des solutions de passe à leurs défenseurs, leurs appels de balle étaient systématiquement faits dos au jeu. Il leur était donc impossible de savoir où se trouvaient leurs attaquants et si un défenseur visiteur était dans leur dos. C'est donc logiquement que leur seule possibilité de passe était de rejouer vers l'arrière.

Au final, ces phases de possession stériles à 60 mètres du but adverse se terminaient par un long ballon envoyant le pauvre Cabral au combat aérien face à la charnière centrale visiteuse.

Ce n'est que lorsque les milieux de l'USH ont commencé à baisser le pied défensivement que l'US Mondorf a commencé à se créer un temps fort. Comment? A chaque possession de balle, Monteiro et Nabli se plaçaient beaucoup plus haut et forçaient enfin les ailiers hostertois, Drif et D. Stumpf, à redescendre à hauteur de leurs défenseurs.

Cela a permis de créer plus d'espace dans la partie centrale du terrain. Ainsi, même si leurs appels étaient toujours dos au jeu, les milieux mondorfois avaient enfin le temps et la place pour contrôler le ballon, se retourner, chercher une solution de passe et donner le ballon. Malgré cela, l'USM est restée sur un rythme trop faible et n'a obtenu que trop peu d'occasions de prendre l'avantage.

Quels sont les avantages et les limites de la tactique de l'US Hostert?

Henri Bossi alignait son 4-1-2-3 habituel. Peters avait pour rôle de ratisser les ballons alors que Dervisevic et Battaglia devaient organiser le jeu.

Avec un bloc défensif performant pendant les 35 premières minutes, Hostert a choisi de se servir des ballons récupérés pour vite se projeter vers l'avant par de longs ballons vers l'attaquant Pomponi, et les ailiers Drif et D. Stumpf.

Le milieu de terrain vert et blanc a été performant dans la récupération des ballons et notamment sur les renvois aériens de la défense locale. Se retrouvant donc dans la zone défensive mondorfoise, il était donc plus facile pour eux de servir leurs attaquants et de mettre une vraie pression sur leurs adversaires.

Si la stratégie de l'US Hostert est simple, elle n'en demeure pas moins efficace au vu de son début de championnat. Mais quelles sont ses limites?

On a pu observer que les visiteurs se sont retrouvés en difficulté lorsque leurs trois milieux de terrain ont commencé à être moins disciplinés. Pressing moins efficace, moins d'appels… Au fur et à mesure, les attaquants ont dû se rapprocher de leur ligne défensive pour recevoir le ballon et, par la même occasion, s'éloigner du but adverse.

Que ce soit dans ses temps forts ou ses temps faibles, l'US Hostert n'a jamais changé sa façon de jouer. Cette stratégie demande une grosse implication physique pour ses joueurs, avec l'apparition de nombreux signes de fatigue au fil des débats.

Cette tactique demande donc des joueurs au top physiquement et nécessite un groupe performant. L'US Hostert possède-t-il un banc aussi performant que ses titulaires? Le coach aura-t-il assez confiance en ses réservistes? S'il n'hésite pas à faire jouer un joueur de 18 ans, il a eu un peu plus de mal à apporter du sang frais à son milieu de terrain. Un changement qui aurait peut-être évité l'expulsion d'un Peters à bout de souffle.

René Peters a connu pas mal de difficultés pour garder le rythme.

René Peters a connu pas mal de difficultés pour garder le rythme. © PHOTO: Michel Dell'Aiera

Pourquoi cette rencontre est-elle un mauvais 0-0?

«Le score ne reflète pas le match.» Voila le type de phrase qui revient souvent à la sortie du stade ou dans la presse du lendemain. Malheureusement pour le public, ce samedi, ce n'était pas le cas. Les spectateurs ont eu droit à un petit rythme de jeu de la première à la dernière minute.

De longs ballons, un jeu haché, de nombreuses erreurs techniques, trop de passes à deux mètres… L'ennui a prédominé. Pour preuve, la seule action qui a réellement fait monter les décibels en tribune fut l'interception, par un courageux membre de l'assistance, de la petite chèvre qui menaçait d'envahir le terrain…

Les tops

Alex Boukhetéaia (Hostert): il sauve la mise de son équipe avec classe. Il apporte beaucoup de confiance à ses défenseurs et cela se sent.

Guillaume Mura (Hostert): il a gagné son combat contre Cabral. Serein, sûr. On sent qu'il en garde sous la pédale. C'est dire…

Amine Nabli (Mondorf): il a eu le mérite d'être le plus actif de son équipe.

Les flops

René Peters (Hostert): en difficulté physique assez rapidement, il a donc été de plus en plus en retard dans ses interventions. De nombreuses fautes pour un carton rouge qui aurait pu coûter très cher.

Andy May (Mondorf): beaucoup trop brouillon dans ses contrôles et ses passes. Peu influent dans le jeu.

La personne qui a intercepté la chèvre au bord du terrain: elle a clairement cassé l'ambiance!

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