Mersch s'autorise tous les rêves
Promu au terme d’une saison de toute beauté, le Marisca souhaite s’offrir un triple fantasme supplémentaire: battre Differdange, soulever la Coupe de Luxembourg et jouer la Conference League.
Alexis Bourigeaud (Mondorf #8) en duel avec Nicola Schreiner (Mersch #19) lors de la demi-finale de la Coupe de Luxembourg. © PHOTO: Ben Majerus
Le conte de fées a traversé les murs de toutes les chaumières au pays. Le Petit Poucet Mersch ne s’arrête plus en chemin et s’est mis en tête de terrasser l’ogre differdangeois ce vendredi au Stade de Luxembourg (20h) en finale de la Coupe.
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«Nous n’avions ni l’ambition de monter ni celle de jouer la finale de la Coupe», explique Nicola Schreiner. «Mais match après match, on a senti qu’on était capable de réaliser un truc merveilleux.» Le milieu de terrain est l’un des rares joueurs du club à avoir de l’expérience parmi l’élite. Au Racing, à l’Union Titus Pétange et à Etzella, Schreiner s’est frotté à des garçons aguerris. «La différence avec la Promotion d’Honneur peut être flagrante mais on a prouvé contre Wiltz et face à Mondorf que nous pouvions tenir notre rang.»
«On y va pour la gagner!»
Il sera encore temps d’évaluer la tenue de route du promu dans quelques semaines. En attendant, c’est un match sec qui attend l’outsider merschois. «Une certaine nervosité a gagné le groupe au fil des jours, c’est inévitable. Mais on y va pour la gagner!»
C’est sans doute la meilleure façon d’aborder cette échéance. Les clubs qui se sont présentés à ce stade déjà contents d’être là sont souvent passés à côté de leur sujet. Ça ne ressemblerait pas trop à Mikhail Zaritski de se contenter d’une finale. «Il a transmis sa philosophie de jeu avec une mentalité de guerrier et une grosse présence physique pour exercer le pressing. Les joueurs ont tous adhéré et aiment aller au charbon.»
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Il faudra beaucoup de générosité dans l’effort pour faire chuter une équipe de Differdange qui souhaite rapidement tourner le bouton du championnat et briller une dernière fois cette saison pour soulever un trophée déjà ramené à quatre reprises dans la Cité du Fer. La valse des entraîneurs s’apprête à connaître un nouvel épisode avec le retour aux affaires de Pedro Resende dont on retrouve la griffe à travers Helder Dias.
Une défense centrale à trois briques, deux pistons, une triangle dans le cœur du jeu et deux attaquants pour peser sur la défense adverse. C’est avec ces arguments que Differdange 03 a marché sur Hesperange, Niederkorn puis Rosport en demi-finale pour s’ouvrir les portes d’une sixième finale et postuler pour une treizième campagne européenne.
Brech, la menace
Une première suffirait amplement à Mersch qui s’autorise tous les rêves. «Bien sûr qu’on en parle dans le vestiaire», poursuit Nicola Schreiner, diplomate au ministère des Affaires étrangères. C’est dire s’il connaît les pays du Vieux Continent par cœur. «Ce travail m’avait poussé à lever le pied sur le ballon mais j’ai finalement trouvé le bon compromis à Mersch et je serai toujours là la saison prochaine.»
Comme son entraîneur et le fameux buteur Benjamin Bresch, qui a enfilé 30 buts cette saison en Promotion d’Honneur. Ce sera l’un des arguments massue pour battre l’équipe qui a terminé le championnat à la cinquième place. Le Marisca a d’autres atouts dans sa manche. Elle traîne la réputation de «sale équipe à jouer». Parce qu’elle ne lâche rien, souvent aidée par son petit terrain qui apparaît vite hostile à l’adversaire. «C’est vrai mais je m’empresse de dire que l’on a joué de très bons matchs sur des grands et beaux terrains.»
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Nicola Schreiner et ses partenaires n’ont peur de rien. Ils seront soutenus par le nord du pays qui se mobilise facilement dès que l’un de ces clubs situés au-dessus d’une ligne imaginaire tracée au niveau de la capitale, se retrouve dans une telle position.
Il faut remonter à 2001 pour trouver la trace d’une équipe du «Nord» au palmarès de la Coupe. Ce jour-là, dans un improbable derby, Etzella avait mis fin au rêve du FC Wiltz.
Vendredi, la tâche s’annonce bien plus ardue pour le Marisca Mersch. Mais peut-être un peu moins rude que celle du CeBra, dernier Petit Poucet à avoir poussé les portes de la finale. C’était en 2005 et le CS Pétange s’était montré intraitable.
Après tout, Mersch doit montrer le plus rapidement possible qu’il peut jouer dans la cour des grands. Et avec un alignement des planètes comme le club en connaît un depuis le début de la saison, le club ne s’interdit aucun rêve.