Metin Karayer: «Rester derrière n'est pas notre philosophie de jeu»
Avant F91 Dudelange - Progrès Niederkorn ce samedi à 18h
Metin Karayer n'a pas eu la même influence en milieu de terrain qu'en charnière centrale. Il devrait retrouver son positionnement habituel pour la suite du championnat. © PHOTO: Ben Majerus
Le Progrès Niederkorn aborde un virage serré avec son déplacement samedi à Dudelange. Un premier test d'importance aussi pour le duo Serredszum-Wolf qui a profité de la mini-trêve internationale pour faire passer ses idées. Le défenseur Metin Karayer préface ce duel.
Le début de saison du Progrès n'a pas été un long fleuve tranquille même si la Coupe d'Europe a masqué en partie les contre-performances enregistrées face à des clubs amenés à lutter pour leur maintien (Rumelange, Rosport, Hostert) et certaines tensions qui ont amené un changement de staff technique. Comment avez-vous vécu cette période?
C'est sûr! Nous avons commencé le championnat par deux défaites (à Rumelange 1-2 et à Rosport 1-2). Tout le monde avait un peu la tête à la Coupe d'Europe. Après, je trouve que les résultats ont suivi, la preuve: nous sommes encore en course pour le top 3.
Vu de l'extérieur, le vestiaire et Paolo Amodio ne semblaient plus aussi soudés que les saisons précédentes...
Je ne pense pas que les joueurs ont lâché le coach. Au bout d'un certain moment, les joueurs entrent dans une certaine routine. Le changement de coach (arrivée du duo Serredszum-Wolf) a fait que des joueurs se sont remobilisés, mais n'oublions pas que nous avions réalisé une bonne série auparavant avec Paolo Amodio (10 points sur 12 du 22 août au 15 septembre). On ne peut pas conclure que c'était la faute de l'entraîneur, c'était la faute de tout l'ensemble.
Vous parliez de routine, mais ce n'était pas votre cas puisque la nouveauté pour vous a été ce repositionnement au poste de milieu défensif. Quelles ont été vos sensations en quittant la charnière centrale?
Les deux postes ne sont pas comparables. En Coupe d'Europe, j'étais suspendu durant trois matches, un laps de temps au cours duquel nous avions gagné. Dès lors, ce n'était pas évident de changer la défense centrale. Au cours de ma carrière, j'ai rarement occupé ce poste de numéro 6, je n'ai donc pas les automatismes requis, ni les repères que je peux avoir à mon poste habituel. Mon poste de défenseur central, je le connais par cœur. Ce n'était pas évident de ne pas avoir tout le jeu devant moi. Mais je suis à la disposition du coach et je joue là où on me fait jouer en donnant toujours le meilleur de moi-même.
«Beaucoup d'intensité»
On vous a vu moins efficace en milieu de terrain.
Effectivement, je n'avais pas la même maîtrise. J'ai essayé de rester concentré dans mon match, du coup je n'ai pas pu diriger un peu les autres. Je ne serai jamais aussi performant en 6 que derrière.
De quelle manière avez-vous géré la trêve internationale?
Nous avons bien travaillé et gagné un match amical (5-0 contre Uckange). Avant le match contre Mondorf (2-1, 8e journée), nous n'avions eu que deux séances avec les nouveaux coaches. Nous n'avions pas travaillé grand-chose. Cette coupure nous a permis de bien travailler tactiquement, techniquement aussi, avec beaucoup d'intensité. Les entraînements étaient beaucoup plus intenses. Tout le monde veut jouer et la concurrence joue à plein. Tout se passe bien, on verra samedi.
Une probante victoire, même en amical, a dû renforcer votre confiance, non?
C'est toujours bien et ça donne du temps de jeu à des éléments qui n'en ont pas forcément. Ça remet un peu tout le monde au même niveau question rythme. C'est important!
Qu'est-ce qui a changé avec l'arrivée du duo d'entraîneurs?
On travaille beaucoup techniquement, on fait pas mal de petits jeux avec gardiens pour retrouver notre fluidité dans le jeu. Une fluidité que nous avions perdue ces derniers temps qui nous avait empêchés de bien ressortir le ballon, de faire la différence devant. A l'entraînement, les coaches n'imposent pas de touches de balle, nous laissent jouer plus librement. Tactiquement, ils n'hésitent pas à arrêter la séance pour replacer les joueurs. Ils parlent beaucoup avec nous, c'est très important.
«Totale confiance en Karapetian»
Le groupe a retrouvé une certaine confiance. A l'entraînement, vous devez souvent vous retrouver face à Alexsandre Karapetian (1 but). Est-il lui aussi de retour vers sa meilleure forme?
Je ne pense pas qu'il avait perdu la confiance qu'il avait la saison dernière. Pour l'instant, il n'a pas la même réussite. La saison dernière, c'était une frappe un but, cette année il y a toujours un hors-jeu ou un pied qui traîne. A l'entraînement, on voit qu'il est toujours aussi efficace devant le but. On conserve une totale confiance en lui. On sait de quoi il est capable.
Face à Mondorf, vous avez fait le nécessaire pour vous offrir une certaine tranquillité pour bien travailler durant cette mini-trêve. Il faudra démontrer vos progrès dès samedi pour espérer prendre quelque chose à Dudelange...
C'est certain! On connaît tous la force de cette équipe dudelangeoise. Face à Mondorf, l'important était la victoire, mais on a vu que nous avons péché dans le jeu, que nous ne sommes pas parvenus à produire le jeu que nous avons proposé la saison dernière. Nous espérons que le travail effectué avec les nouveaux coaches durant deux semaines va porter ses fruits. Dudelange est une très belle équipe, mais nous savons de quoi nous sommes capables. Sur un match, on peut les battre!
«On joue sur tous les tableaux»
Le fait que votre «ennemi préféré», Differdange, ait pris les trois points au stade Jos Nosbaum (2-0) en jouant avec un bloc bas très compact vous a-t-il donné des idées?
Non! Nous n'avons pas la même philosophie de jeu. Nous, nous aimons bien jouer au ballon, ressortir proprement, conserver la balle pour se procurer des occasions. Nous n'allons donc pas défendre à onze derrière et lancer des contre-attaques. Rester derrière n'est pas notre philosophie de jeu.
Avec des rendez-vous contre le F91, Strassen, Pétange, le Racing, en championnat, et la venue de Hostert en Coupe de Luxembourg, Niederkorn va sans doute vivre une période charnière de sa saison. Si vous négociez bien vos rendez-vous, vous allez regarder vers le haut du classement, sinon vous n'aurez quasiment plus qu'à tout miser sur la Coupe qui est aussi une ambition affichée de vos dirigeants. Qu'en pensez-vous?
En championnat, rien n'est perdu, nous sommes toujours en course pour le top 3. En fait, on joue sur tous les tableaux. La Coupe reste effectivement le chemin le plus court pour retrouver l'Europe en fin de saison. Mais le championnat est encore long, nous savons tous de quoi nous sommes capables. Si nous sommes tous impliqués, concentrés à 100%, nous pouvons finir dans le top 3.
Dernière question plus personnelle: allons-nous vous retrouver en charnière centrale?
Ah ça c'est le choix du coach. Contre Mondorf, en amical, et à l'entraînement, je suis à mon poste, en défense centrale. Si je commence le match, on me retrouvera à ma place.