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Avant la reprise du Championnat d'Angleterre

Mourinho-Guardiola: des retrouvailles qui sentent le soufre

Manchester United contre Manchester City. C'était déjà l'un des derbys les plus brûlants de la planète. Avec Jose Mourinho et Pep Guardiola sur le banc, le rendez-vous devient incandescent.

Jose Mourinho et Pep Guardiola en Angleterre qui plus est dans la même ville.

Jose Mourinho et Pep Guardiola en Angleterre qui plus est dans la même ville. © PHOTO: AFP

Eddy Renauld

(AFP) - Manchester United contre Manchester City. C'était déjà l'un des derbys les plus brûlants de la planète. Avec Jose Mourinho et Pep Guardiola sur le banc, le rendez-vous devient incandescent.

Débarqués cet été au nord de l'Angleterre, les deux entraîneurs vedette, 44 titres majeurs à eux deux, s'apprêtent à faire revivre une rivalité qui a tenu l'Espagne en haleine lorsqu'ils cornaquaient respectivement le Real Madrid et le FC Barcelone.

Leurs petites phrases assassines et tacles rhétoriques ont rythmé les clasico pendant deux saisons entre 2010 et 2012 dans une atmosphère souvent sulfureuse. Les deux hommes s'étaient fréquentés au Barca au milieu des années 1990 lorsque Mourinho a rejoint le staff technique et que Guardiola était encore joueur.

Cela ne les a pas empêchés de s'étriper quelques années plus tard. Piqué au vif par le choix du Barca de lui préférer l'inexpérimenté Guardiola en 2008, "Mou" a dénigré le palmarès de son élégant rival catalan. "Pep", en retour, a fustigé l'arrogance du Portugais provocateur et leur relation a progressivement viré à l'aigre.

"En fait, ils se ressemblent énormément. Ce sont deux gros bosseurs, avec un énorme charisme, terriblement ambitieux", rapporte le milieu de terrain espagnol Xabi Alonso qui a joué sous Mourinho au Real Madrid et sous Guardiola au Bayern Munich.

Cette fois, et pour la première fois, les deux hommes officieront dans la même ville après un détour par Chelsea pour Mourinho et le Bayern Munich pour Guardiola.

Attendus au tournant

Qu'ils soient attendus à Manchester est un euphémisme, surtout après la saison difficile de City, seulement quatrième du dernier Championnat d'Angleterre, et celle calamiteuse de ManU, 5e et non qualifié pour la Ligue des champions.

Pour rebondir, les deux équipes ont puisé dans le pactole des droits TV pour se réarmer. Avec le recrutement de Paul Pogba et de Zlatan Ibrahimovic, les Red Devils ont même construit l'équipe la plus excitante sur le papier.

Mourinho et Guardiola sont eux-mêmes attendus au tournant. "Mou" doit redorer son blason après ses derniers mois de tensions à Chelsea qu'il a mené au titre en 2015 avant d'être limogé en décembre après un début de saison catastrophique.

Le Portugais de 53 ans doit également convaincre qu'il est capable de s'imposer dans un club sur la durée, alors que son aventure au Real Madrid s'était déjà mal terminée.

Courtisé depuis plusieurs années par City, Guardiola (45 ans) sort, lui, d'un mandat de trois ans au Bayern décevant au niveau européen et doit prouver qu'il n'est pas l'homme d'un seul club, le Barca.

En remportant la FA Community Shield contre Leicester (2-1), le MU version Mourinho a décroché son premier titre de la saison.

En remportant la FA Community Shield contre Leicester (2-1), le MU version Mourinho a décroché son premier titre de la saison. © PHOTO: AFP

RDV le 10 septembre

Conscients que leur relation sera scrutée de près, les deux hommes ont pour l'instant tout fait pour calmer le jeu, se montrant même aimables. "J'ai côtoyé Pep pendant deux ans dans un championnat où le champion c'était moi ou lui. Dans une telle situation, les duels individuels ont un sens car ils peuvent avoir une influence. Mais dans le championnat anglais, si je me focalisais sur lui et sur Manchester City et si lui se focalisait sur United, c'est quelqu'un d'autre qui serait champion", a expliqué Mourinho fin mai en marge d'une conférence à l'Université de Lisbonne.

"En tant qu'entraîneur, les grands noms du métier, et Jose en est un, m'aident", a répondu Guardiola lors de sa première conférence de presse début juillet. Difficile pourtant d'imaginer que leurs retrouvailles se fassent sans étincelles dans une Premier League qui adore mettre en scène "la guerre des bancs de touche", comme celle opposant Mourinho à Arsène Wenger, le coach d'Arsenal.

Le premier rendez-vous fixé au 10 septembre dans l'antre des Red Devils. Les projecteurs seront braqués sur les deux hommes. "On va se serrer la main, bien sûr. Nous sommes des gens polis, non? Lui voudra gagner, moi aussi, c'est tout ce qui compte", a souligné Guardiola lors du stage de son équipe à Pékin fin juillet.

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