Sans peur ni complexe face à l’épouvantail portugais
Avec un point et une marge de progression appréciable, les Lions Rouges défient la Seleção et son cortège de stars ce dimanche (20h45) dans un Stade de Luxembourg rempli.
«Il va falloir bien défendre ce dimanche soir», analyse Luc Holtz, le sélectionneur national. © PHOTO: Jeff Lahr/sportspress.lu
Il faudra se mettre à l'heure d’été car le Portugal ne compte pas musarder en chemin. Le rituel des qualifications est immuable pour les grandes nations mondiales. Se mettre au chaud le plus rapidement possible pour profiter des fins de campagne afin de procéder à quelques expérimentations.
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La bande originale d'un match n'est guère différente quand il met en présence deux pays qui ne boxent pas dans la même catégorie. La Seleção a voulu expédier les affaires courantes face au Liechtenstein, confondant parfois vitesse et précipitation pour son entrée en matière dans un Groupe J qui lui est promis. Les principautaires n'avaient guère d'arguments à opposer et les Lusitaniens ont déroulé (4-0) à défaut de séduire pour prendre les commandes de leur poule. Le Luxembourg dispose de plus d'atouts dans sa manche. Mais peut-être pas assez pour instiller le doute dans l’esprit d’une constellation de joueurs rompus à tous les scénarios.
«Ne faisons pas la fine bouche»
On se demande toujours où placer le curseur de la satisfaction quelques jours après le match nul (0-0) ramené de Slovaquie. Le résultat n'est pas infamant et aurait soulevé une vague d'enthousiasme il y a cinq ans. La manière, elle, a laissé un petit goût d'inachevé. Parce qu'il y avait sans doute la place pour ramener plus qu'un point face à un adversaire peu glamour. Parce qu'on a aussi appris à apprécier les belles séquences proposées par intermittence par le groupe de Luc Holtz depuis plusieurs années.
«Il y avait une volonté de bien faire. Peut-être même un peu de stress de vouloir trop bien faire pour ramener les trois points. A l'analyse, on a constaté qu'on a parfois manqué de précision, de justesse. On aurait pu se procurer plus d'occasions de buts mais un joueur doit opérer un choix dans une fraction de seconde et plusieurs choix n'ont pas été heureux jeudi dernier. Ne faisons cependant pas la fine bouche! Il y a des motifs de satisfaction comme la façon dont nous avons défendu. Et on sait ce qui nous attend ce dimanche soir. Il va falloir bien défendre. On verra ensuite ce qu'on pourra faire offensivement.»
A défaut de révéler le plan qu'il mettra en place, Luc Holtz a rassuré sur l’état de santé de ses troupes. Alessio Curci, resté à la maison pour se soigner, sera d'attaque. Ken Corral a lui quitté le groupe. Marvin Martins est opérationnel et offre une solution de plus à un sélectionneur qui ne devrait opérer que de petits ajustements par rapport au premier match.
Ronaldo, c'est Ronaldo. Quel que soit son club, il reste le même.
Laurent Jans pourrait logiquement revendiquer une place de titulaire après sa rentrée convaincante à Trnava. Il reviendrait ainsi à une longueur de René Peters au classement des joueurs les plus capés en compagnie certainement d'un Lars Gerson de retour à un niveau appréciable mais qui doit s'attendre à traverser une zone de fortes turbulences face à une attaque portugaise d'une folle richesse. On ne présente plus Cristiano Ronaldo, l'homme de tous les records. «Ronaldo, c'est Ronaldo. Quel que soit son club, il reste le même», soulignait Mica Pinto qui partage au moins un point commun avec la star. Celui d'avoir été formé au Sporting.
Vingtième confrontation
Le Luxembourg reste le punching-ball favori de CR7 avec neuf buts en dix matchs (deux de la tête et sept du pied droit) étalés sur une période de 17 ans, ce qui en dit long sur la longévité du quintuple Ballon d'Or. João Felix, Bernardo Silva, Rafael Leão, Gonçalo Ramos ou bien Diogo Jota sont d'autres munitions au cœur d'une armurerie sans égal sur le Vieux Continent.
Je m'attends à un pressing étouffant dès les premières minutes.
«On pourrait citer 25 joueurs de classe mondiale», ajoutait Luc Holtz qui rappelait cependant que le Luxembourg était allé chercher un point face à la France à Toulouse en 2017. «Je m'attends à un pressing étouffant dès les premières minutes. Le Portugal va chercher à se délester d'un poids en marquant tôt car ce n’est jamais idéal de trop patienter dans ce genre de match. Nos dernières confrontations ne sont pas nécessairement des points de repère. A la maison, on avait malheureusement été rejoints au score avant la mi-temps avant d'éprouver plus de difficultés après la pause. Au Portugal, on a été volés par l'arbitrage, mais nous n'étions pas à la hauteur non plus.»
Cette 20e confrontation (une victoire luxembourgeoise et un match nul) entre les deux pays intervient alors que le Portugal vient de débuter un nouveau cycle sous la coupe de l'Espagnol Roberto Martinez, l'ancien sélectionneur de la Belgique. Le technicien a amené sa défense à trois de l'autre côté de la frontière et ne devrait pas changer son fusil d'épaule pour ajuster la mire face au Luxembourg.
Premiers éléments de réponse ce dimanche à partir de 20h45 dans un stade comble, «avec une majorité de Luxembourgeois», a conclu Luc Holtz en guise de clin d'œil.